Je suis un photographe finistérien. J’ai toujours aimé la photo, mais c’est en découvrant celles de Philip Plisson que j’ai eu un vrai déclic. En 2008, j’ai acheté mon premier appareil, qui m’est toujours fidèle, et j’ai commencé à photographier la côte bretonne, de Guérande à Brest. C’est en cherchant à m’éloigner du tumulte quotidien et de ses sollicitations que j’ai fini par ne photographier que les larges espaces appelant à l’évasion.
Je photographiais la mer, les ports, les paysages, sans but particulier. J’ai aussi rapidement fait le choix de m’éloigner de la représentation classique et convenue des clichés bretons pour saisir des moments de calme, à la limite du contemplatif.
Puis, j’ai compris que je pouvais dire beaucoup plus de choses avec mes images. A l’aide une technique de prise de vue qui m’est propre, j’ai évolué vers un style plus éthéré et onirique – flirtant quelquefois avec l’impressionnisme. J’y laisse transparaître mes influences issues de la littérature fantastique et de science-fiction. Cela me donne beaucoup plus de latitude pour raconter des histoires et faire voyager les spectatrices et spectateurs vers des contrées imaginaires.
Je cherche toujours à partir d’un élément qui sert de point d’ancrage à la photo. Ensuite, je déforme la réalité, je retourne les situations, je brouille les certitudes pour créer une image qui transporte un peu au-delà du réel. Et tout ça sans matériel démesuré ou logiciels complexes.
Mes photos invitent à l’évasion, à la rêverie ou la poésie, mais peuvent aussi traduire la perte de repères, la confusion et l’incertitude. J’incite ainsi les spectateurs à s’arrêter sur mes images, les contempler et laisser aller leur imagination.
