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Du 1 avril 2023 au 27 août 2023
Marcelle Cahn, En quête d’espace
Marcelle Cahn est une figure importante pour l’histoire du Musée dans ses collections à travers trois oeuvres, elle y a déjà été mise en valeur dès 1961, lors de l’exposition historique du groupe Mesure, grâce à l’invitation de Francis Pellerin et Marie Berhaut, alors professeur à l’école des beaux-arts de Rennes et directrice du musée. Cette première et unique exposition du groupe Mesure en France a fortement infléchi la politique d’acquisition du musée, au point de lui donner une identité forte dans le domaine de l’art abstrait géométrique. Une salle entière du musée est d’ailleurs toujours dédiée au groupe Mesure dans le parcours permanent du premier étage.
L’exposition Marcelle Cahn. En quête d’espace illustre la richesse d’une oeuvre singulière, située à ses débuts à proximité des courants expressionnistes et puristes, qui s’épanouit dans les années 1950 à travers une abstraction libre, rigoureuse et sensible. De l’infiniment petit à la quête d’un espace total, l’artiste a développé un langage abstrait épuré, dépourvu de tout dogmatisme, sans toutefois renoncer totalement à la figuration. Le parcours en six étapes rassemble une cinquantaine d’oeuvres qui donnent un aperçu des grands moments de sa carrière et de ses supports de prédilection : peintures, arts graphiques, sculptures, collages.
Née en 1895 à Strasbourg où elle vécut la majeure partie de sa jeunesse, Marcelle Cahn se forma à Berlin pendant la Grande Guerre auprès de Lovis Corinth et Eugen Spiro, puis à Paris auprès de Fernand Léger et Amédée Ozenfant, où elle choisit de passer les trente-cinq dernières années de sa vie jusqu’à son décès en 1981. Marcelle Cahn participe dès l’entre-deux-guerres aux grands rassemblements de défense de l’art abstrait. Soutenue et appréciée des artistes et des critiques influents de son temps, elle ne bénéficia que de rares expositions personnelles et vécut dans une certaine solitude, accrue par des périodes de mises en retrait du monde de l’art. Pour des raisons matérielles et de santé, les collages sont la pratique dominante de ses quinze dernières années. Ils traduisent l’appétence d’une créatrice animée toute sa vie par la liberté et la poésie du geste, ainsi que le jeu des infinies variations.
Dans l’histoire de l’art du XXe siècle, le parcours de cette artiste se situe à ses débuts à l’orée des courants expressionnistes et puristes, et s’épanouit dans les années 1950 au travers d’une abstraction libre, dotée tout à la fois de fantaisie et d’une grande rigueur, dont les tableaux reliefs et les spatiaux des années 1960 sont un remarquable aboutissement. De l’infiniment petit à la quête d’un espace architectural, Marcelle Cahn, qui parallèlement n’a jamais renoncé à la figuration considérant ses « choses lyriques » comme une « récréation », a développé un langage singulier de l’abstraction, épuré et sensible, dépourvu de tout dogmatisme.
Commissariat général : Cécile Godefroy, historienne de l’art et commissaire d’exposition, responsable scientifique du Centre d’Études Picasso au Musée national Picasso-Paris
Commissariat associé : Barbara Forest, conservatrice en chef du Patrimoine au MAMCS et Alexandre Quoi, responsable du département scientifique du MAMC+
Commissariat associé pour l’étape à Rennes : Claire Lignereux et Jean-Roch Bouiller