S’il est un sujet qui inspire très tôt Méheut, c’est bien celui de l’activité manuelle. En tant que fils d’artisan, il apprécie la beauté du geste et l’ingéniosité de l’outil. Il réunit au fil du temps un important corpus de dessins et croquis d’artisans au travail. Conscient des mutations en cours de la société bretonne et de la valeur patrimoniale de certains modes de vie traditionnels, il veut conserver la mémoire de leur geste.
A l’époque de Méheut, ces modestes artisanats ruraux relèvent des arts et traditions populaires. Or, on assiste de nos jours à une valorisation du savoir-faire artisanal traditionnel et de la matière brute.
Les nouveaux créateurs détournent, réinventent, expérimentent autour de la matière, du geste, de l’usage et de la forme.
Associée aux dessins de Méheut, chaque création contemporaine témoigne à la fois d’une permanence, d’une évolution et d’une mutation des gestes et des matières.
L’artiste nous montre souvent des objets utilitaires en cours de création dans ses dessins. Ces derniers, mis en regard avec des créations contemporaines de dimension expérimentale ou esthétique, sans fonctionnalité précise, nous en disent beaucoup sur ce siècle d’histoire qui les sépare.