Bernard Nicolas, Hu Mains

Bernard Nicolas, Hu Mains

Composites, hagardes, pathétiques et cocasses… Voilà bientôt 20 ans que le sculpteur nantais Bernard Nicolas façonne de bien curieuses créatures. Les corps faits, ou plutôt contrefaits, de métaux de récupération et les têtes réalisées en céramique amusent autant qu’ils déstabilisent. Mais ce sont peut-être les mains, expressives en diable, qui retiennent le plus l’attention. Suppliantes, volubiles et touchantes, elles achèvent d’humaniser ces personnages qui, sans elles, ne seraient guère plus que des caricatures. “Ces mains leur donnent en quelque sorte la parole”, convient l’artiste en souriant. Mais au fond, qui est vraiment ce petit peuple aussi disgracié qu’attachant ?

“Simplement des hommes”
Les coiffures tribales et les bijoux rituels feraient, de prime abord, penser à une ethnie primitive. Une lecture quelque peu réductrice, que l’artiste s’empresse de réfuter. “Ce sont tout simplement des hommes. C’est en tout cas ainsi que je vois l’humanité”, précise ce Daumier des temps modernes. “C’est tout au moins ainsi que je me vois”, corrige-t-il, modeste.