Laurence Broydé, Cassandre Fournet, Laurence Landois, Fred Maillard et Marie Vandooren, Détour(s)

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Expos-Conférences

Laurence Broydé, Cassandre Fournet, Laurence Landois, Fred Maillard et Marie Vandooren, Détour(s)



 Vertou

Du 4 mars 2023 au 16 avril 2023

Vernissage le 3 mars 2023
18h30 – 18h30


Laurence Broydé, Cassandre Fournet, Laurence Landois, Fred Maillard et Marie Vandooren, Détour(s)

 

Dans son livre sur le Land Art, Gilles Tiberghien écrit en introduction : « le paysage est une traversée, qu’il ne s’arrête jamais nulle part, qu’il est sans limite et sans frontière. » Sous cet angle, le paysage est avant tout une expérience, une implication physique où l’on perçoit comment l’activité humaine a laissé des traces et l’a façonné.
Quand on m’a proposé l’espace du Moulin Gautron à Vertou, une exposition collective sur le paysage contemporain liée à ma pratique s’est imposé.

Sous le titre Détours qui signifie prendre un autre chemin, une déviation (en anglais), j’ai invité quatre autres artistes qui questionnent les mutations actuelles du paysage.
Sur le trajet pour aller de Nantes à Vertou, nous pouvons observer ces transformations du paysage du centre historique au périphérique, la ville s’étale jusqu’à la campagne traversant des zones périurbaines sans âmes. Bordées de centres commerciaux, de zones industrielles, de friches, ces aménagements sont les incontournables standardisations des sorties de villes : « Une épaisseur privée de nom borde la cité immense devenue, par gains successifs, un être multiforme, une agglomération. » Gilles Clément.

Dans l’histoire de l’art, la représentation du paysage a servi toutes sortes de propos : Conserver les traces d’un domaine, offrir une toile de fond pour mettre en scène des personnages mythologiques, évoquer des paradis enchanteurs, se confronter à une nouvelle réalité pour exprimer de nouvelles sensations… Ici, les artistes représentent des paysages ‘fabriqués‘ où la ville rencontre la campagne, où la frontière entre paysage naturel et artificiel n’existe plus.

La notion de dérive chère à André Breton: « la rue que je croyais capable de livrer à ma vie de surprenants détours… » et aux situationnistes est de nouveau exploité par ces artistes.

Leurs marches hasardeuses ou déambulations leur permet de saisir des ‘motifs’ à peindre : « Le paysage apparaît au promeneur par ses détails. Un ensemble d’arrêts sur un détail. Détails qui s’appellent des détours » : André Dhôtel.

Le point commun des œuvres rassemblées pour cette exposition est que la présence humaine n’est figurée que par des indices, des traces qui marquent un passage.

Fred Maillard « s’intéresse à ce qui fait motif dans le paysage et plus particulièrement dans la périurbanité ». Ces œuvres montrent, des enseignes abandonnées, des abris de fortune, logements précaires construis de matériaux récupérés et placés dans des zones urbaines délaissées.
Cassandre Fournet représente des fragments de paysage. Elle décline dans une série de petites peintures, un alphabet à partir de motifs urbains glanés ici ou là au cours de ses marches, nous révélant la poésie de ces petits riens.
Marie Vandooren attarde son regard sur des infrastructures, terrains de jeux en tout genre abandonnés à la lisière des villes. Ces espaces géométriques perdus dans la nature sont mis en lumière par des contrastes de couleurs secondaires, leur donnant un aspect fantomatique.
Laurence Broydé présente deux paysages traversés par d’étranges pouvoirs. Une forêt évanescente où coups de pinceau et flammes fusionnent et un vaste sous-bois tapissé de capitons ….
Laurence Landois construit ses paysages au fur et à mesure à partir de matériaux rejetés par les villes. Avec la série Landscale, le paysage urbain confirme la perte d’échelle humaine au profit d’une grille dans laquelle seule la présence, désormais archéologique, de tickets de bus, rappelle l’échelle de la main.

Laurence Landois. Artiste et commissaire de l’exposition

 

 

Performance artistique le soir du vernissage avec Claire Amiot
Performance artistique le soir du vernissage : artiste nantaise, Claire Amiot travaille avec une diversité de matériaux, des textiles peints à la musique électronique. Elle a eu l’occasion de présenter son travail à travers plusieurs expositions en France, en Belgique et aux Etats-Unis. Pour l’exposition Détour(s) au Moulin Gautron, à Vertou, Claire Amiot présentera une performance sonore intitulée Gaïa. Composant à partir de récoltes sonores, son travail se mêle d’artifices et de nature.

Samedi 18 mars à 16h : Conférence « Les paysages cultivés de l’art » animée par Louise Robin.
Au début du XXè siècle, la représentation traditionnelle du paysage est malmenée par diverses préoccupations formelles (action de la lumière fragilisant les contours, espace éclaté cubiste…) ce qui mène rapidement vers des paysages abstraits, de Mondrian à Manessier.

A partir des années 1960, plutôt que de représenter le paysage sur une toile, des artistes travaillent directement dans la nature, réalisant des œuvres monumentales ou utilisant modestement des matériaux trouvés sur place. D’autres mènent aujourd’hui des actions écologiques, mais en parallèle, une nouvelle écriture picturale s’invente avec David Hockney ou Gerhard Richter…

Entrée libre. Expo ouverte les mercredis, samedis et dimanches, 14h30-18h30.

Des ateliers avec une classe de CM2 de l’Enclos et une classe de CM1/CM2 de l’école Henri Lesage seront réalisés par Cassandre Fournet et les œuvres des enfants seront exposées dans la salle du coteau.


Infos pratiques
Moulin Gautron

Rue de l'Industrie 44120 Vertou

Evènement Payant
Non