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Appel à candidatures pour une commande publique artistique, Amiens (80)

DATE LIMITE DE DÉPOT DU DOSSIER : 30 janvier 2024
MONTANT PROPOSÉ : 80 000€

Appel à candidature complet ici.

Contexte

Cette commande artistique s’inscrit dans le cadre de l’édition 2022 du Budget Participatif de la Ville d’Amiens. Parmi les projets lauréats ayant mobilisé le plus de votes de habitants, figure le projet d’une statue symbolisant l’abolition de l’esclavage, projet soumis au vote par l’association Pacific Action représentée par son Président Joujou Ebombo.
L’association Pacific action a été créée le 15 janvier 2008 à Amiens et composée de 14 membres dont 5 membres sont actifs. Son siège social est situé 1, rue Henri Farman Apt 141, 80000 Amiens. Depuis 2012, L’association Pacific action possède un local mis à disposition par la ville d’Amiens.

Objets de l’association Pacific action :

  • Echanges interculturels et éducatifs entre la France et L’Afrique (République démocratique du Congo)
  • Lutte contre le racisme et toutes les formes de discrimination
  • Aides et assistance aux enfants et jeunes en difficulté entre la France et la République démocratique du Congo

Du XVIIe au XIXe siècle, les pays européens, dont la France, ont mis en place l’esclavage colonial, un système économique et social fondé sur l’exploitation de centaines de millions d’êtres humains, au travers de la traite atlantique. Ce système, maintenu par la violence et la coercition, a profondément impacté le devenir de l’Afrique, des Amériques, de l’océan Indien et de l’Europe. Aujourd’hui encore, les imaginaires contemporains sont héritiers des théories racistes véhiculées et légitimées par des lois pendant plusieurs siècles.

L’esclavage est partiellement aboli dans les colonies françaises en 1794 par la convention nationale révolutionnaire, en accordant la citoyenneté aux hommes sans distinction de couleur. Le 25 mars 1802, le traité de Paix d’Amiens est signé entre les puissances coloniales qui redistribuent alors leurs possessions. La France récupère des mains des Britanniques la Martinique, Tobago et Sainte Lucie, alors qu’une frontière est définie entre la Guyane et le Brésil. Suite à ce traité, Bonaparte alors premier consul, signe le décret-loi du 20 mai 1802 (30 Floréal an X), autorisant la traite et l’esclavage dans les colonies restituées par le traité d’Amiens, « Article1 : dans les colonies à la France en exécution du traité d’Amiens, du 6 germinal an X, l’esclavage sera maintenu conformément aux lois et règlements antérieurs à 1789 », ce traité précisait en même temps le retour du Code Noir1. Bonaparte décide également de rétablir l’esclavage dans les autres territoires indépendants Guadeloupe, Guyane, Haïti. En 1831, par le biais d’une troisième et dernière loi, la France interdit définitivement la traite des êtres humains et acte la fin de l’esclavage le 27 avril 1848 avec la signature du décret d’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises. Reconnaître avec lucidité cette réalité effroyable de l’histoire française et européenne vise avant tout à honorer la mémoire de toutes celles et ceux qui ont été les victimes de cette tragédie incomparable. Cette prise de conscience collective a également pour objectif de lutter contre la barbarie de l’esclavage qui demeure une réalité du monde contemporain. Il s’agit enfin, par cette démarche, de rentrer dans un dialogue de compréhension mutuelle et de partage des savoirs afin de favoriser le vivre ensemble.

C’est dans cet effort de devoir de mémoire que s’inscrit la commande de cette oeuvre par la Ville d’Amiens, d’autant plus nécessaire que cette volonté est portée par une initiative citoyenne et associative, ancrée dans l’action sociale interculturelle.
La Ville d’Amiens, par l’acquisition d’une telle oeuvre affirme donc son engagement civique et moral pour les droits humains. Elle poursuit par ailleurs des objectifs pluriels, à savoir :

  • Rendre visible l’action artistique de la Ville d’Amiens et participer à son attractivité pour les habitants du quartier et plus largement à l’échelle régionale, nationale, internationale.
  • Soutenir la création artistique
  • Développer la richesse culturelle de la ville d’Amiens en produisant une oeuvre originale qui pourra engendrer de nouvelles actions artistiques, culturelles, pédagogiques et patrimoniales visant à approfondir et explorer cette thématique
  • Donner les clés d’un apprentissage de l’altérité et de la différence dans une perspective de renforcer la cohésion sociale

Cahier des charges

1. Emplacement

L’œuvre sera implantée dans le square Aimé Césaire d’Amiens dans une zone centrale (entre la zone boisée et le cinéma Gaumont, dans la vue aérienne ci-dessous). En baptisant, en 2009, ce square du nom de l’homme politique et poète antillais deux jours avant le premier anniversaire de sa mort, la Ville d’Amiens tenait à rendre hommage à l’engagement d’Aimé Césaire dans sa lutte contre l’esclavage et les oppressions.
Ce square est situé à la périphérie de l’hypercentre, entre le quartier Gare-La Vallée qui est en pleine mutation et le quartier Henriville, quartier bourgeois historique dans lequel se situe notamment la demeure où vécut Jules Verne. C’est un square arboré de taille modeste, à proximité de groupes scolaires et traversé par les habitants souhaitant rejoindre à pied le centre-ville ou la gare. L’œuvre devra s’insérer harmonieusement au sein du site en veillant à respecter l’environnement, à ne pas dénaturer le paysage et à respecter scrupuleusement le système racinaire des arbres en place (avis préalable nécessaire de la Direction des Espaces Publics).

2. Description thématique

Cette œuvre inscrite dans l’espace urbain devra :

  • Contribuer à la connaissance d’histoire de l’esclavage et de son abolition et à la mémoire collective entourant la traite négrière.
  • Sensibiliser les publics sur les drames humains et les nouvelles formes d’esclavage qui subsistent aujourd’hui.
  • Constituer un lieu de rassemblement pour les commémorations, en particulier la journée commémorative du souvenir de l’esclavage et de son abolition (10 mai)
  • S’adresser à tous les publics : des descendants des communautés touchées par l’esclavage, comme à tous les habitants de la ville d’Amiens et de sa Métropole, touristes français et internationaux, amateurs d’art (…).

3. Description technique

Le site d’implantation de l’œuvre étant public (ouvert 24h/24 et non surveillé), l’artiste devra porter une grande attention à la durabilité de son œuvre qui doit pouvoir résister, de manière pérenne, aux conditions extérieures (intempéries, dégradations).
L’œuvre ne devra présenter aucun danger pour les passants (aucun risque de chute ou de coupure) et être facilement nettoyable en cas de vandalisme. L’oeuvre ne devra pas contenir de dispositif électrique ou électronique. L’artiste devra fournir toutes les fiches techniques relatives aux matériaux utilisés comportant les garanties des fabriquant en matière de durabilité, et proposer des préconisations en termes d’entretien et de restauration qui seront validée par un restaurateur spécialisé.
La mission comprend la réalisation du support qui accueillera l’oeuvre, y compris toutes études et calculs nécessaires pour dimensionner le support, par un bureau d’études techniques spécialisé.

Budget :

Le budget maximum pour cette commande est de 80 000 € toutes taxes et charges incluses.
Ce budget intègre l’ensemble des frais de production de l’œuvre et honoraires de l’artiste : L’enveloppe globale pour la production de l’œuvre, la rémunération de l’artiste ou du collectif et la logistique (repérage et recherches, honoraires, matériaux, prestations de service, logistique, transport de l’œuvre, dimensionnement et réalisation du support, montage, transport du/des artistes, hébergement et cession des droits de reproduction).
Le budget alloué à la production devra être équilibré par rapport aux honoraires.
La rémunération artistique pourra être versée en plusieurs échéances :

  • 20 % à la signature du contrat,
  • 40 % après la présentation des croquis définitifs,
  • 40 % à l’issue du projet.

La collectivité prendra en charge les frais d’inauguration et de communication.

Calendrier :

Lancement de l’appel à projet : 1er septembre 2023
Envoi des candidatures, date limite : 30 janvier 2024
Étude et comité de sélection des candidatures : De début février à mi-avril 2024
Annonce du lauréat : Fin avril 2024

Modalités de candidature :

Cet appel à projet s’adresse à tout artiste professionnel. La candidature peut être individuelle ou collective. Les artistes ou collectifs d’artistes peuvent proposer un ou plusieurs projets répondant à la commande de la ville.
Engagements du/des artistes sélectionné(s) :

  • Avoir un numéro de Siret
  • Venir visiter le site avant de proposer les croquis définitifs
  • Présenter des croquis et indications de montage pour évaluer les besoins techniques
  • S’adjoindre les services d’un bureau d’études spécialisé pour fournir les calculs et études nécessaires à l’implantation de l’œuvre en garantissant la sécurité du public
  • Proposer un calendrier de montage
  • Transporter l’œuvre ou les éléments à monter
  • Réaliser le support qui accueillera l’œuvre
  • Assurer le montage et l’installation de l’œuvre
  • Être présent(s) au vernissage
  • Fournir un dossier indiquant les matériaux utilisés et les fiches techniques des produits
  • Préparer des consignes de maintenance de l’œuvre ou assurer la maintenance
  • Proposer un plan d’entretien pluriannuel chiffré

L’artiste est responsable de l’intégralité du projet artistique, de sa conception à son installation sur site, dans le respect des réglementations en vigueur.

Modalités de sélection :

Les projets des artistes ou collectifs d’artistes seront soumis à un comité de sélection composé par : le maire, l’adjoint municipal délégué à la démocratie locale, l’adjoint municipal délégué au secteur est, le Vice-Président chargé de la Culture et du Patrimoine, le président de l’association Pacific Action, la directrice de la Démocratie et Vie associative, le directeur de la Culture et du Patrimoine et le responsable du Pôle Création, le directeur des Musées d’Amiens et la conservatrice responsable des collections d’art moderne et contemporain, un représentant du secteur est, un représentant de la direction des Espaces Publics, des historiens et des personnalités qualifiées (Un représentant de la fondation pour la mémoire de l’esclavage, le directeur du FRAC Picardie, un artiste, un restaurateur spécialisé sculpture,…).
Seront pris en compte pour déterminer le-la lauréat-te :

  • L’aptitude du candidat à présenter un projet au regard de ses références
  • Les motivations exprimées pour le projet, la pertinence de la lettre d’intention au regard de l’appel à projet, notamment des valeurs défendues
  • la qualité artistique de l’œuvre envisagée et l’adéquation de la démarche artistique avec les objectifs énoncés et prescriptions de l’appel à projet
  • la faisabilité du projet et le budget prévisionnel

Documents à fournir :

  • Un dossier artistique individuel ou collectif en un seul PDF
  • CV détaillé
  • 5 à 10 visuels légendés d’oeuvres déjà réalisées
  • Note d’intention, présentation de la démarche globale
  • Simulation in situ (croquis, photomontage,…)
  • Un dossier indiquant les matériaux utilisés et les fiches techniques des produits
  • Budget détaillé du projet
  • Des justificatifs de statut (n° de SIRET, n° maison des artistes, etc.

CONTACT :

Dossier à envoyer au format numérique à : p.renaud@amiens-metropole.com
Une confirmation de réception de votre dossier sera envoyée par retour de mail.

 



 

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